Page 1 sur 14

JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 17:48
par Meishir
C’est mon anniversaire ! 2 ans déjà que j’ai trempé mes premières graines dans la cuve et résultat, 15 brassages au compteur (porter, scottish ale, bitter, brown ale mais également light ale, bière tourbée et bière de Noël).

Malgré de nombreuses erreurs, encore plein de choses à tester, voir à découvrir, jamais une bière passée à l’évier parce qu’imbuvable et déjà une certitude : de l’eau, du malt, de la levure, - un tout petit peu - du houblon ET beaucoup de liberté.

Je ne ferai pas les meilleures bières du monde - enfin si ! voir le titre du journal -, je ne serai jamais primé à aucun concours (bon, c’est vrai qu’il faudrait déjà se présenter) mais ce que je fais est bien plus important encore : je me fais PLAISIR, même s’il y a encore beaucoup trop d’énervement, et je me réconcilie avec la bière.

Heu, bon, on arrête de rire 5 minutes, il y a tout de même un minimum de règles à respecter et tu auras compris, cher lecteur, que mon approche n’est certainement pas celle du plus grand nombre.
Je tiens également à préciser, même si cela ne se lit pas au premier abord, que j’ai le plus profond respect pour tous ceux qui s’engagent dans une démarche plus classique - pour éviter de me faire exploser en vol avant même d’avoir décollé -.

En résumé, je bois ce que j’aime, j’aime ce que je bois, et si je suis hors style ou si je ne respecte pas l’orthodoxie, je m’en fous. VIVE LA BIERE LIBRE !

Style PORTER (#8)

Publié : 20 oct. 2019 18:10
par Meishir
Un retour sur la bière que j’ai bu vendredi soir

Ingrédients :

Eau : 33l pour 18l de bière

Grains : 7.15Kg
Golden Promise 69,23%
Munich 11,54%
Pale Crystal 11,54%
Pale Chocolate 7,69%

Houblon : 5gr (si si pas de faute de frappe)
Admiral 16.7%

Levure : 2 sachets
Nottingham

Autres :
Magnésium et Calcium pour nourrir les levures
Une goutte d’huile avant la fermentation (je n’oxygène pas mon mout)

Ratio d’empattage : 2.7
Empattage à
40°C - le malt de base uniquement - pendant 30mn
70°C, avec un pic à 73°C, - tous les malts - (depuis que j’ai une cuve Brewdog, j’ai un peu de mal à gérer la hausse de la température ; je pratique en chauffe directe sur le gaz) pendant 60mn
78°C pendant 15mn

Je précise tout de suite, je ne m’embête plus, je suis passé au mono palier depuis, mais je conserve le palier à 78°C.

Houblonnage : en First Wort Hopping à 60°C (hors style, je sais)

Ebullition : 90mn

Fermentation à 16°C : 30 jours

Resucrage en bouteille : 3gr/l

Brassée le 1/12/2018
Embouteillée le 31/12/2018

DI : 1083
DF : 1024 (là non plus pas de faute de frappe)
ABV : 7.8%

Résultat :

A 5 mois :
Bu à 10°C
Parfum fruité puissant (goutée avec des collègues dans une salle de réunion au boulot, salle saturée par l’odeur), goût de café doux discret
Bière lourde, écœurante au-delà de 10cl avec une grande sucrosité, mais dont le parfum et le goût donne terriblement envie d’y revenir (même effet régressif que de se gaver de sucrerie pour ceux qui connaissent la sensation)
A cette période, mon épouse disait : on mange autant que l’on boit, plus faim après (j’embouteille en 75cl et la bouteille est destinée à l’apéritif à 2)

A 7 mois :
Bu à 14°C
Le parfum aromatique a disparu et le café est beaucoup plus puissant au goût, tout en restant très doux, ce qui atténue - un peu - la sucrosité

A 10 mois (maintenant) :
Bu à 14°C
Sucrosité très présente à la 1ère gorgée uniquement et corps bien présent jusqu’à la dernière goutte
Goût très agréable - mais non descriptible. Je précise que mes descriptions pourront paraitre sommaires en raison d’une légère déficience olfactive voir gustative (sniff !) - avec un final très discret de café et une légère sècheresse en bouche
Commentaire de mon épouse : elle se boit bien

J’ai un vrai faible pour la version 5 mois, même si plus mature, elle présente une complexité intéressante. J’attends avec impatience dans quelques mois, lorsque le goût de café se sera totalement mélangé et ne pourra plus être discerné.

A oui, voilà la tête du bébé
(Il n’y a pas de mousse, mais je fais tout pour l’éviter, donc c’est un plus pour moi)



Porter de nuit
Image

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 19:04
par Vince de la BDH
Hello !
Ça commence fort ce journal ! :D j'aime bien.
Tu peux nous expliquer ça ? (?)
Une goutte d’huile avant la fermentation (je n’oxygène pas mon mout)
C'est une vanne ? Ou alors, un procédé meishirien à éclaircir ? :mrgreen:
++

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 19:16
par juju31
On peut le lire parfois. Je n'ai amais essayé.

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 19:25
par Pelot21
Je te donne raison quand tu dis qu'il faut aimer les bières que l'on fait.

J'en suis à mon 30ème brassin tout grain, et si à la réflexion, je n'ai que rarement obtenu le résultat que j'imaginais, les bières obtenues était finalement pas mal, et je les ai toutes bues.
Certaines étaient, selon les cas (mais surtout selon les recettes) acceptables, bonnes, excellentes, mais aucune n'est partie dans l'évier.
Seule une d'entre elle (j'en arrive à la fin) était pas bonne, mais je l'ai bue : c'est une tourbée au malt à whisky, le problème est qu'il y en avait trop (4%) et cela sent trop le fumé-tourbé.

Donc pour conclure, un conseil pour les débutants, soyez quand même fiers de votre résultat et au besoin améliorez-vous en peaufinant votre méthode ou votre recette, mais dégustez votre bière et sachez en trouver els défauts. Faites en aussi profiter vos amis, qui forment un jury intraitable.

Le fait maison, on a le droit d'en être fier.
:wink:

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 21:22
par Meishir
Vince de la BDH a écrit : C'est une vanne ? Ou alors, un procédé meishirien à éclaircir ?
meishirien ? hum pas sympa de flatter mes chevilles.

Si tu tapes goutte huile d'olive sur le fofo, tu devrais trouver l'explication scientifique; si j'ai bien retenu, en court, la levure utilise l'oxygène pour produire un actif présent dans l'huile d'olive. donc plus besoin de remuer et d'en renverser partout, ni d'avoir un tuyau à 50cm du seau pour une bonne oxygénation et d'avoir les projections qui vont avec. Depuis que je pratique ainsi, je n'ai pas remarqué d'effet indésirable, ni de baisse de qualité, donc je continue (attention, je fais également partie des illuminés qui humidifient le grain avant de le concasser, mais c'est un autre sujet).

Pour la vanne, tu devrais de mémoire trouver un poisson d'avril sur l'huile de foi de morue (bon, comme je ne regarde pas vraiment les dates, j'ai failli essayer aussi !)

Meishir, open bar

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 21:27
par Meishir
Pelot21 a écrit :Seule une d'entre elle (j'en arrive à la fin) était pas bonne, mais je l'ai bue : c'est une tourbée au malt à whisky, le problème est qu'il y en avait trop (4%) et cela sent trop le fumé-tourbé.
J'en ai aussi fait une (à 9%). Je ferai un retour prochainement (il faut que je la boive pour la prendre en photo avant).

spoiler alert : conserve la précieusement, ne te force pas !

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 21:32
par Leberrichondud
Moi aussi #jaimemabiere :)

Re: JOURNAL : J’AIME MA BIERE …mes chevilles vont bien aussi

Publié : 20 oct. 2019 22:25
par Vince de la BDH
Yep,
Effectivement, j'étais passé totalement à côté de cette technique de la "goutte d'huile d'olive". Très intéressant. J'ai aussi lu qq pages glanés sur le net à ce sujet.
Je pense que le bénéfice (ou pas) de cette technique doit néanmoins être difficile à mettre en évidence.
Merci pour l'info en tout cas !
Bonne brasse,
++

BIERE TOURBEE (#11)

Publié : 26 oct. 2019 12:15
par Meishir
N’écoutant que le courage qui me caractérise, et dans un esprit d’abnégation sans limite, j’ai ouvert hier pour répondre à Pelot21 cette bouteille, pour lui dire d’arrêter de se forcer à boire sa bière au malt à whisky et d’attendre, d'attendre, d'attendre

Ingrédients :

Eau : 29.5l pour 20l de bière

Grains : 3.89Kg
Munich 88,71%
Peated malt 9,23%
Pale Chocolate 2,06%
(précision : pour le malt tourbé : medium peated de chez Thomas Fawcett)

Houblon : 5gr
East Kent Golding 5.93%

Levure : 1 sachet
Nottingham

Autres :
Magnésium et Calcium pour nourrir les levures
Une goutte d’huile avant la fermentation (je n’oxygène pas mon mout)

Ratio d’empattage : 3
Empattage à
67°C - avec un pic à 72°C (toujours non voulu) - pendant 60mn
78°C pendant 15mn

Houblonnage : en First Wort Hopping à 60°C

Ebullition : 60mn

Fermentation à 10°C : 45 jours
(pourquoi 10°C : parce que du malt tourbé, donc écossais ; et en Ecosse il fait plutôt frais. CQFD)

Resucrage en bouteille : 2gr/l

Brassée le 9/2/2019
Embouteillée le 23/3/2018

DI : 1 050
DF : 1 018
ABV : 4.3%

Résultat :

Pendant les 6 1ers mois :
Une sensation de dureté - comme un vin fortement minéralisé au goût de « silex »-. La sensation est la même, le goût différent, par contre objectivement difficile d’identifier la tourbe, et le corps reste rond
L’ensemble s’équilibre mais trop puissant pour moi
Mon épouse la trouvait désagréable, pas mauvaise, juste pas à son goût

A 7 mois :
2 tests à 15 jours d’intervalle.
La dureté a disparu et la bière gagne en harmonie tout en restant très typée ; la finale en bouche est très longue. La sensation finale commence tout juste à s’approcher de celle que procure un whisky tourbé
Mon épouse la boit … ouf!

Je pense devoir encore attendre quelques mois avant d’obtenir le profil qui me correspond
En conclusion, pas plus d’un brassin par an, mais ce n’est pas une bière à écarter de ma cave



oui encore une photo de nuit mais je ne prends l'apéro que le soir
Image