@ matzou : en soi, c'est pas tellement étonnant de voir que Jean Van Roy soutienne la cause, sachant qu'il a de bonnes relations avec pas mal de brasseries ricaines qui font du spontané, et qu'en plus, bien qu'il ait de bonnes relations avec certains membres de l'HORAL (pas qu'elles soient mauvaises avec les autres membres non plus, ça j'en sais rien), il n'adhère pas à ce cercle.
@ Jean-Luc : je pense à titre perso qu'il est dangereux de verser dans le jeu des AOC. Quand on voit ce que ça a donné pour le vin... non merci ! Même si à l'origine, l'intention est louable, je pense qu'aujourd'hui, c'est aux grosses maisons que ça profite, mais ça ne protège en aucun cas les petits domaines. Suffit de voir combien de petits (bios ou pas !) quittent les appellations pour devenir "vin de table" et sortir de ces carcans. Je vais pas développer plus loin pour le pinard vu que le propos n'est pas à ce breuvage sur ce forum, mais j'invite toute personne un peu intéressée à voir le film
"Résistance naturelle" de Jonathan Nositter.
Pour en revenir à la bière, que des personnes passionnées et indépendantes du milieu du lambic créent un cahier des charge pour une méthode, pourquoi pas ? Si ça permet d'avoir une certitude sur la qualité de fabrication d'un produit tout en étant contrôlé par des personnes qui n'ont pas de billes dans le milieu du lambic, c'est très bien. Que les membres de l'HORAL soient contre, et aillent même jusqu'à qualifier l'idée (traduction approximative) : "... d'un manque de respect pour ses vraies origines", ben là, ça me donne quand même envie de rigoler un peu. Ce sont quand même les mêmes gars qui vendent à peu près tout et n'importe quoi, ou plutôt le pire qu'on puisse faire d'un lambic.
Donc pour résumer, eux auraient le droit de commercialiser sous le nom "gueuze" des lambics pasteurisés, adoucis et produits en masses juste (ces traits ne correspondent fort heureusement pas à tous les membres de l'HORAL, mais représentent le plus gros volume si l'on prend l'ensemble de la production des membres réunis) parce qu'ils viennent de la vallée de la Senne et ont un bac refroidisseur, mais des gars qui sont sur une autre partie de la planète (ou même de la Belgique) et qui produisent des bières de fermentations spontanées dans la tradition la plus stricte n'auraient pas le droit de faire référence à la méthode brassicole utilisée ?
HORAL, faut pas oublier que bien qu'il compte quelques artisans très respectables comme Drie Fontainen et De Cam pour ne citer qu'eux, c'est aussi Timmermans (aka John Martin), Mort Subite (aka Maes) ou encore De Troch, membres qui AMHA commercialisent et font leur beurre avec des bières qui n'ont plus grand chose à voir avec un lambic.
Bref, affaire à suivre, mais ce serait un grand pas en avant pour le lambic que le produit devienne plus facilement trouvable, que son brassage soit plus répandu pour qu'au final le produit retrouve sa signification initiale, un produit populaire abordable à tous*. Au final, on est pas sûrs que les fameuses levures ne soit présentes que dans la vallée de la Senne. Ce serait dommage qu'un petit cercle restreint garde le contrôle sur l'une des bières les plus anciennes encore brassées, juste pour des considérations géographiques.
* en mon sens, abordable ne veut pas dire bon marché non plus, mais d'un prix équilibré par rapport au produit. Je me souviens d'un Ricain venu boire un coup dans un célèbre bar bruxellois où je travaillais qui m'avait expliqué qu'il payait jusqu'à 40$ le verre de lambic aux USA.