Bonjour à tous,
J’ai brassé hier pour la première fois sur le Grainfather 30 litres, et brassé pour la première fois tout court, si l’on met de côté un cours d’initiation suivi il y a 2 ans.
Je ne vais pas décrire l’ensemble du processus dans ce post ; l’idée étant de partager mon ressenti sur certains aspects/étapes de la session.
Recette : SMASH Cascade
Eau : réseau municipal du hameau. C’est de l’eau de source de montagne non traitée. Je pense que c’est bien ;
Malt Pale Ale Brewferm (5kg, plus ou moins 100g) ;
Houblon cascade en pellets (40g à 60min, 20g à 15 min, 40g post ébullition à 90°C pendant 10 min) ;
Levure US05, un sachet, réhydraté dans de l’eau tiède environ 1h avant mise en fermenteur. Avant mise en fermenteur, la levure avait bien gonflé ! On aurait dit du levain. J’en ai déduit la bonne vitalité des cellules.
Concassage : réalisé avec le Gorilla Breferm, écartement 1,14mm. RAS. Moulin très performant !
Empâtage : Volume 17L. J’avais programmé la chauffe de l’eau à 73° pour tenir compte de la température du grain et arriver à 68°. La température n’est pas redescendue immédiatement. Seulement après activation de la recirculation.
J’ai dû jouer sur le débit de recirculation pour éviter le débordement par le trop plein. La mouture du grain était peut-être un peu fine. J’essayerai plus gros. Le moût a commencé à se clarifier au bout de 30 min.
Rinçage : RAS. 12 ou 13 litres d’eau entre 75 et 80°C versés lentement (il me semble bien que j’ai ajouté un litre excédentaire par inadvertance !). J’étais à 27 L après rinçage.
Je précise que j’ai utilisé mon poêle à bois pour le chauffage de l’eau de rinçage. Contrôle difficile. C’est pour cela que j’admets une température approximative. D’ailleurs quelle est l’importance de ce paramètre ? Ou, plutôt, quelles sont les bornes limites de la température d’eau de rinçage ? Je sais que l’eau trop chaude est à éviter, mais de l’eau en dessous de 75°C ne devrait pas poser de problèmes ?
Ébullition : j’avais programmé 98°C pour tenir compte de l’altitude (850m).
Point de vigilance : j’ai brassé dans un petit local, vraiment pas haut sous plafond. Il faisait froid dehors et de la condensation se formait. Je devais l’essuyer au chiffon au risque de recevoir des gouttes dans la cuve. A priori sans grand impact pendant l’ébullition, mais sans doute à éviter lors du transfert en fermenteur !!
Houblonnage : j’ai utilisé le Hop Spyder Mangrove Jack pour les houblons à 60 et 15 minutes. Il me semble être un bon produit. Et très facile à nettoyer contrairement à ce que j’avais imaginé.
Autre point : à 5 minutes de la fin d’ébullition j’ai fait recirculer le moût dans le refroidisseur pour stérilisation.
Pour le dernier houblonnage, de type hopstand, j’ai laissé refroidir le moût à 90°C avant d’ajouter le houblon directement dans la cuve. Initialement je devais réaliser un whirlpool avec l’outil spécial Grainfather. Je l’ai cependant retiré du protocole car les tests sur eau froide se sont avérés catastrophiques : débordement, éclaboussures.... La raison ? Une vieille perceuse sans vitesse variable ! Je suis noob car j’avais une perceuse adéquate au garage. Bref, je ferai mieux à la prochaine session.
Transfert : j’ai clairement galéré à adapter les débits d’eau de refroidissement et de pompage pour atteindre la température visée : 18°C. En sus, je devais tenir le tuyau de sortie du moût au-dessus d’une passoire pour permettre un minimum d’oxygénation. Ma mobilité s’en est trouvée fortement réduite. Difficile de tenir le flexible et de régler en même temps les différents robinets.
De fait, je pense compléter mon set up avec un thermomètre de type Wortometer ou Thrumometer (y en a-t-il un meilleur que l’autre ?). Aussi, au lieu de laisser sortir le moût froid directement dans le seau, je réglerai la bonne température en lissant couler le moût quelques instants dans le GF.
Malgré ces quelques sueurs, j’ai sorti un moût à 21°C. J’ai ensemencé à cette température.
Côté hygiène, j’ai passé le fermenteur et les divers accessoires post-ébullition au Chemipro OXI + quelques litres d’eau chaude (je n’ai pas mesuré la température précise). RAS sauf que dans la précipitation j’ai juste vidé la solution eau-chemipro avant transfert, sans vraiment laisser égoutter. Il devait donc rester quelques ml de solution au fond du seau. Sans incidence je suppose (cf la suite).
Densité initiale : 1050, pour 21,5 litres. Les calculateurs prévoyaient plutôt 1056. Je ne suis pas encore assez expert pour commenter ce chiffre et je ne vais pas chipoter : c’était une première session de lancement, pour me faire la main ; l’optimisation des rendements viendra plus tard.
Fermentation : j’ai placé le tout au sein d’un dispositif : frigo + Inkbird + élément chauffant (pour le moment une ampoule 15 watts couleur rouge enveloppée par du papier alu). La sonde est sur la paroi du seau et recouverte d’une portion d’isolant mince multicouche.
J’ai réglé la température à 21°C.
J’ai ensemencé hier soir à 20h. Premières bulles aujourd’hui à 12h30 (ouf de soulagement, même si je sais bien que l’activité du barboteur n’est qu’un paramètre parmi d’autres). Température de la bière : 21,3°C durant la nuit. Elle semble augmenter légèrement. Le frigo prendra le relais si l’on dépasse les 21,5°C.
En conclusion je suis satisfait de cette première expérience. On verra bien ce que ça donne. J’ai noté l’ensemble des points à améliorer et je ferai donc mieux la prochaine fois ! Enfin, j’ai goûté le moût prélevé pour la mesure de gravité initiale : c’était très bon, et prometteur !
Il y a un monastère au fond de la vallée. Je vais aller prier pour que ça finisse bien.
EDIT : J'ai mis plusieurs mois à me préparer et à m'instruire avant de me lancer dans le brassage. De multiples réponses à mes interrogations ont été trouvées sur ce forum. Je remercie donc sincèrement l'ensemble de la communauté !