Petit état des lieux général en cette presque fin de mois de juillet.
Le bar (ou la Taproom comme on le dit si bien dans le miyeu) :
Après quasiment 2 mois d'interruption, les travaux reprennent enfin... tout doucement, période de grandes vacances obligent.
L'ouverture est désormais envisagée pour le mois de... novembre.
Pour l'instant mon employeur actuel ne me pousse pas encore à la porte, donc j'ai de la chance. M'enfin là j'ai commencé à former la personne qui va me remplacer. Arem arem...
La brasserie :
Après moult retards, galères, imprévus et autres moments pas très jouasses, la "grosse install" tourne depuis maintenant un peu plus d'un mois. Autant dire que c'est un sacré joujou par rapport à tout ce que l'on a pu manipuler jusqu' à maintenant. ^^
Faire un passer un p'tit coup de CIP la veille du premier brassin n'a pas été de trop. Du tout du tout. D'une part pour nettoyer l'ensemble (normal), et d'autre part pour capter tous les circuits qu'il est possible de mettre en place. L'installation n'est que semi-automatisée, et il y a un sacré paquet de vannes à ouvrir et fermer entre chaque étape. Limite on se croirait dans une épreuve de Fort Boyard tant ça peut parfois relever du casse-tête (ou de la magie noire).
M'enfin au final ça relève de la logique et c'est un coup de main à prendre. Pas d'inquiétude là-dessus.
En gros voilà comment ça se passe :
- Tirage de l'eau osmosée la veille du brassage, et transfert dans la cuve d'eau chaude.
- Ajout des minéraux nécessaires.
- Transfert dans la cuve d'empâtage.
- Ajout des grains (à la main, pas de vis sans fin depuis le concasseur, check les biceps !).
- Empâtage.
- Transfert vers la cuve d'ébullition puis ébullition.
- Passage dans un filtre puis refroidissement avec un RAP qui peut avoir une aide de refroidissement avec le circuit de Glycol (l'eau chaude générée par le refroidissement est récupérée pour le brassin suivant).
- Transfert dans le fermenteur cylindro-conique et isobarométrique.
- Ensemencement, fermentation, garde à froid, etc...
Bien entendu le tout a demandé un certain apprivoisement, le temps de découvrir les subtilités ici et là. En gros, le 5ème brassin a été le premier qui s'est déroulé sans réél accroc. Rien de dramatique lors des précédents, mais des pertes de temps (beaucoup), de volume, d'optimisation, etc...
C'est notamment bon de savoir que 8 bars c'est beaucoup trop pour une centrale vapeur (merci l'ébullition digne des Enfers qui a chiadé toute la tuyauterie..). Il y avait aussi quelques problèmes avec les sondes de température. Heureusement que Tom avait fait des vérifications au thermomètre dès les débuts, ça a permis d'éviter de se retrouver à empâter à 72°C...
Bref, là ça tourne bien, Tom a commencé à faire des double brassins étant donné que la demande commence à bien décoller... d'autant plus que l'on a (enfin) commencé à faire des fûts !
Pour ceci nous avons un laveuse-remplisseuse qui fait le job. Là encore ce n'est pas vraiment automatisé, et là aussi il faut faire mumuse avec tout un tas de vannes à ouvrir et fermer selon les cyles de nettoyage.
Les premiers fûts ont été livrés la semaine dernière, et autant vous dire que c'était un peu l'angoisse. Vont-ils bien se tirer ? La carbonatation sera-t-elle correcte ? Et le goût dans tout ça ? La pression était d'autant plus importante que ça allait se passer sur un chouette bar éphémère qui ouvrait le jour même. Petit tour sur place le soir en question... réussite fût totale ! Aussi bien sur la forme que sur le goût. Ouf !
Les 3 fûts de wheat IPA ont été écoulés en moins d'une semaine, gros succès auprès de la clientèle, et 5 autres d'IPA ont été livrés dans la foulée, là encore avec pleine satisfaction. Double ouf !
En parallèle, la "petite installation" tourne toujours occasionnellement. Ces derniers temps elle a servi à brasser la bière dédiée aux contributeurs de la campagne de financement participatif (qui ont opté pour une IPA), et à faire une Gose. Séquence émotion, celle-ci a été ensemencée à la levure liquide (Lactobacillus Blend Omega OYL-605 et WLP 644 pour la partie saccharo), et sans houblon.
En plus du restaurant avec qui l'on bosse déjà, des bières seront brassées pour le compte de plusieurs "bars craft" de Strasbourg selon leurs cahiers des charges gustatifs. Exercice ô combien intéressant que d'essayer d'accoucher de bières se rapprochant des goûts souhaités.
Bref, ça ne chôme pas chez Crafty Tom's, c'est sacrément excitant, et ça fait super plaisir !
Manque plus que le bar pour couronner tout ça... ¯\_(ツ)_/¯